Le village de Taoping abrite certains des derniers membres de l'ethnie Qiang du Sichuan. Remarquable village multimillénaire, c'est une forteresse du passé exceptionnellement bien conservée.
Dans les montagnes de l’ouest de la province du Sichuan, vit une ancienne tribu ethnique minoritaire : le peuple Qiang. En vivant dans les montagnes rocheuses, les Qiang ont développé d’excellentes compétences dans la construction de bâtiments en pierre. Certains d’entre eux s’élèvent depuis des centaines d’années. Et ils sont appelés « Les châteaux mystérieux de l’Orient ».
Les habitants de Taoping, qui ont gardé leur langue et leurs traditions, s'ouvrent peu à peu au monde extérieur. Heureux de partager leurs savoir-faire, ils font vivre une expérience inoubliable aux visiteurs perdus.
Taoping se trouve à 180km à l'ouest de Chengdu, chef-lieu de la province du Sichuan. Il est connu sous le nom «fossile vivant de
l’architecture des Qiang».
Construit en 111 av. J.-C., ce village a une histoire deux fois millénaire, mais il est en bon état de conservation, malgré les
guerres.
Il reste encore quelque 150 000 Qiang en Chine, la plupart vivant au Sichuan. Au village tibétain de Taoping, 90 de la population
appartient à cette minorité. Avec sa propre langue et ses coutumes, c'est un peuple unique qui a su perdurer au fil des millénaires.
Bien que parlant leur propre langue, c'est l'écriture Han qui est utilisée ici. Vivant principalement de l'agriculture, la vie simple
des Qiang est exemplaire.
Les Qiang ont construit leurs maisons avec de la pierre, du bois et de la boue. Toutes les constructions ont été faite à vue d’œil, sans
mesures, ni plan, ni dessin et pourtant les bâtiments ont résisté aux tremblements de terre et aux guerres. Bien que modeste, les logements Qiang sont décorées avec des peintures et des objets
artisanaux en céramique.
La plupart d’entre eux ont trois étages, chaque étage fait environ trois mètres de haut. Les étages supérieurs sont pour la vie humaine
et le rez de chaussée est utilisé pour le stockage et le bétail. Le toit plat peut être utilisé pour les activités de la famille et pour le séchage du grain ou des fruits.
Installé de l'autre côté d'un cours tumultueux, seul un pont permet d'accéder au village de Taoping. Autrefois cette localisation était
stratégique pour prévenir des invasions ennemies.
Les Diaolou, qui étaient au nombre de sept, servaient de tour de guet. Les deux Diaolou encore debout aujourd'hui offrent un splendide
surplomb des toits du village de Taoping.
Ayant une fonction militaire, les tours de guet Qiang font de 10 à 30 mètres de haut. Elles ont été construites pour défendre le village
ou stocker de la nourriture et du bois. Elles ont différentes formes : carré, hexagonal, octogonal, etc. Certaines d’entre elles peuvent être aussi élevées que 14 étages.
En général, on construit les tours de guet dans l'intersection ou la position avantageuse pour mieux défendre. Mais après la
Libération, les minorités ethniques vivent en harmonie. Alors les tours de forteresse de Qiang avaient perdu sa signification militaire.
Mais, ce qui fait la spécificité de ce village, c'est surtout son système d'irrigation souterrain, à ne pas manquer lors de votre visite de Taoping. Sous toutes les ruelles et les maisons passent des canaux assez grands pour accueillir une personne. Cette eau venue directement de la fonte des neiges est donc accessible dans chaque maison en soulevant simplement une dalle. Les canaux étaient même autrefois utilisés pour se cacher en cas d'invasion.
À l'occasion de fêtes ou d'activités importantes, comme les cérémonies nuptiales ou les anniversaires de naissance, tout le village se réunit autour de la demeure d'une famille; on y boit du vin et on chante des chansons folkloriques, tout en dansant le « shalang », une danse qiang.
La minorité ethnique Qiang, Us et Coutumes.
Le peuple Qiang forme un groupe ethnique minoritaire en Chine. Actuellement, la dénomination Qiang signifie “berger” en
chinois.
Dans leur plus grande majorité, ils vivent au nord-ouest du Sichuan et en plus petit nombre au Yunnan, Gansu et Guizhou.
Bien que le peuple Qiang possède sa propre langue, issue d’un dialecte tibétain, il n’en demeure pas moins que le mandarin reste aussi couramment utilisé même pour ceux qui résident près du Tibet. Cela favorise, ainsi, plus aisément la communication des Qiang avec les autres peuples des régions voisines.
Durant la période de 600 à 900 de notre ère, le royaume tibétain voisin s’étend progressivement jusqu’à englober le territoire Qiang. Certains sont intégrés aux tibétains tandis que d’autres s’assimilent aux Han, ne laissant qu’un petit nombre d’entre-eux se développer en une ethnie distincte qui existe toujours de nos jours.
Actuellement, la majorité des Qiang adhère toujours à une religion polythéiste connue sous le nom de Ruisme. Celle-ci répond à une forte croyance en de nombreux dieux en lien avec à la nature, à des totems et aux ancêtres. On distingue cinq dieux principaux et douze secondaires ainsi que les dieux des arbres et des montagnes. Ils utilisent également des pierres blanches qu’ils vénèrent comme représentations divines. Ils les placent habituellement, sur le toit des maisons, à la vue du Dieu du Soleil, en signe de chance.
Les Qiang doivent leur réputation à leur talent exceptionnel de danseurs et de chanteurs. Ils célèbrent leurs coutumes et religion à travers des manifestations comme le Rite Sacrificiel à la Montagne Sacrée ou la fête du Nian. Les Qiang y présentent des offrandes et des sacrifices en l’honneur des Dieux du Ciel, de la montagne et du village.